William Harvey

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William HARVEY 1578-1657, en 1628 Harvey publie à Francfort "Exercitatio Anatomica de Motu Cordis et Sanguinis in animalibus" Il donne un compte rendu précis des différentes étapes de la circulation. Il en fait la

démonstration expérimentale (ligatures), pharmacologique et physique (pressions différentes dans les deux circulations).

 

 

S'il est une époque médicale difficile à apprécier, c'est bien le XVIIe siècle. Pendant cent ans on va voir naître des branches nouvelles dans la science médicale et quelques découvertes fondamentales vont alors avoir lieu. Mais parallèlement, Molière nous laisse du médecin un portrait qui n'est malheureusement pas une caricature. Par ailleurs, si au XVIe siècle les grands noms de la médecine sont italiens, français, allemands, le XVIIe voit le continent pâlir devant l'Angleterre, où l'esprit scientifique de la Renaissance va s'affirmer dans la médecine.
La France elle, s'absorbera pleinement dans la gloire politique, artistique et littéraire du grand siècle.

William Harvey est né le 1er avril 1578, à Folkestone, dans le Kent, dans une famille de commerçants. Il fait ses études universitaires à Canterbury puis au Caïus College de Cambridge où il obtient son titre de bachelier ès lettres.

Il a 20 ans lorsqu'il part pour l'Italie suivre ses études d'anatomie et de physiologie, pendant cinq ans, dans la meilleure école de son époque, l'Université de Padoue, faculté célèbre qui pouvait avoir des professeurs tels que Vésale, Colombo, Fallope. Il eut la chance d'avoir pour maître Fabrizi d'Acquapendente de 1600 à 1603 dont les recherches anatomiques le mirent sur la voie de sa découverte.

Fabrici d'Acquapendente décrit les valvules des veines tournées vers le cœur. Mais cette découverte constitue aux yeux d'Harvey une contradiction avec l'enseignement du maître qui suit en cela Galien : pour être logique, il faudrait que le courant veineux ne se heurte pas à l'obstacle des valvules, mais au contraire, donc que le sang remonte vers le cœur par les veines.

C'est sur cette intuition, s'appuyant sur des expérimentations rigoureuses et probantes, que Harvey allait asseoir sa magistrale démonstration.

 

Il reçoit son diplôme de docteur en médecine le 25 avril 1602, et revient s'installer à Londres comme praticien.

 

Praticien, il le fut toute sa vie, mais sa thérapeutique ne le désigne pas comme un maître. Il sut cependant appliquer concrètement les conséquences de sa théorie : guérir, par exemple de grosses tumeurs, par la ligature des vaisseaux qui les nourrissaient. Nul, en tout cas, parmi ses clients, ne se doutait que ce petit homme tranquille qui finit sa vie, à la campagne, loin des polémiques qu'il avait soulevées, avait fait avancer la médecine d'un pas de géant.

 

Il est élu membre du "Royal College of Physicians" en 1607 et nommé deux ans plus tard médecin à l'hôpital Saint-Bartholomew.

 

Sa réputation lui vaut de devenir le médecin suppléant du roi Jacques Ier dès 1623 et médecin titulaire de son fils Charles Ier Stuart en 1640.

A partir de 1615 Harvey occupe, à vie, la chaire d'Anatomie et de Chirurgie de l'école de médecine de Lumley. Il fait une série de conférences où il expose ses théories sur la circulation, sur la fonction du cœur et sur la manière dont celui-ci propulse le sang dans l'appareil circulatoire. Il parvient à démontrer sa pensée par une série de dissections compliquées, mais également par des études approfondies sur le mouvement du cœur et du sang chez une grande variété d'animaux.

En 1628 Harvey publie à Francfort, "Exercitatio Anatomica de Motu Cordis et Sanguinis in animalibus". Dans cet ouvrage qui marqua son époque, il explique en dix sept chapitres son interprétation de ses constatations expérimentales et anatomiques et donne un compte rendu précis du fonctionnement de la grande circulation. Il en fait la démonstration expérimentale (ligatures), pharmacologique et physique (pressions différentes dans les deux circulations). "Je commençai à soupçonner qu'il existait une sorte de mouvement, comme dans un cercle. Ceci m'apparut plus tard véridique, le sang était propulsé par le battement du ventricule gauche et était distribué à travers les artères de l'ensemble du corps"

"Le passage du sang dans les artères, immédiatement consécutif à la transformation d'une compression serrée en une compression lâche, le gonflement constant des veines au dessus de la ligature, alors que les artères sont indemnes constituent la marque que le sang va des artères aux veines et non en sens inverse, et qu'entre ces deux vaisseaux, il y a soit des anastomoses, soit des porosités intratissulaires qui permettent le passage du sang . La fonction des valvules veineuses est identique à celle des trois valvules sigmoïdes placées à l'orifice de l'aorte et de la veine artérieuse : elles oblitèrent hermétiquement l'orifice pour s'opposer au reflux du sang dont elles ont permis le passage".

Sa démonstration est claire rigoureuse et vraie; le système qu'il décrit l'est parfaitement dans ses moindres détails: "Tels sont les organes et le tracé du transit du sang et de son circuit : d'abord de l'oreillette droite au ventricule, du ventricule à travers les poumons jusqu'à l'oreillette gauche et, de là, dans le ventricule gauche, dans l'aorte et dans toutes les artères s'éloignant du cœur, puis dans les porosités des organes, dans les veines et, par les veines, vers la base du cœur où le sang revient rapidement"
Harvey désigne le cœur comme une pompe musculaire à effet hydraulique, assurant la continuité du flux grâce à ses mouvements et ses pulsations; c'est bien du sang, et non de l'air, qui est propulsé dans les artères puis ramené dans les veines
"Il revenait ensuite par les veines vers la veine cave et retournait au ventricule droit, ainsi qu'il était envoyé de là vers les poumons via l'artère pulmonaire. Finalement, le sang revenait des poumons vers le ventricule gauche par l'intermédiaire des veines pulmonaires, comme décrit précédemment."

Ne pouvant opérer sur les vaisseaux profonds de l'homme, il cherche à confirmer le mécanisme de la circulation en observant les veines superficielles facilement accessibles à la vue et à la compression manuelle.

harveyw2.gif"Sur n'importe laquelle des longues veines visibles dans la région du coude, si de votre main toute entière, fortement appuyée, vous refoulez le mieux possible le sang qui descend de la main du sujet, vous verrezla veine s'affaisser et comme un fossé se faire à la place. Mais dès que vous n'en comprimez plus qu'un seul point, du boutd'un doigt, aussitôt vous voyez la partie en amont du côté de la main, saillir".

Pour expliquer la continuité du courant sanguin, il imagine la présence d'anastomoses artério-veineuses invisibles, il entrevoit les interactions entre les fonctions circulatoire et respiratoire: "De ces constations obtenues par les sens, il ressort manifestement que le sang passe uniquement par les poumons et nullement par les cloisons du cœur, mais seulement quand les poumons fonctionnent en respiration et ne sont pas collabés ou arrêtés."

Cependant, il ne comprit pas la physiologie de la circulation pulmonaire - élimination du dioxyde de carbone et enrichissement en oxygène - qui fut totalement élucidée plus tard par Lavoisier.

L'ouvrage de Harvey fut très critiqué par ses contemporains : sa découverte constituait une révolution, elle détruisit d'un coup tout l'enseignement traditionnel qui reposait encore pour une bonne part sur Aristote et Galien. La traduction anglaise de l'ouvrage paraîtra en 1653, la traduction française en 1879

A Paris, Riolan, professeur d'anatomie à la Faculté se joint à Gui Patin, alors Doyen qui traite Harvey de "circulateur", jouant ainsi sur le sens du mot latin "circulator" qui signifie "charlatan"; il en rajoute en déclarant que "la circulation est paradoxale, inutile à la médecine, fausse, impossible, inintelligible, absurde et nuisible à la vie de l'homme". Jacques Primerose en Angleterre, Hofmann en Allemagne, Giovanni della Torre en Italie s'élevèrent tout aussi violemment contre lui. Ainsi un défenseur forcené de la tradition écrira: "Je préfère me tromper avec Galien que de suivre dans sa circulation, un charlatan comme Harvey."

Descartes, lui, prendra la défense de Harvey et Boileau résoudra le problème par son "Arrêt burlesque": "la Cour fait défense au sang d'être vagabond, errer et circuler à travers le corps sous peine d'être entièrement livré et abandonné à la Faculté de Médecine. Défend à la raison et à ses adhérents, de plus s'ingérer à l'avenir de guérir"

Louis XIV en 1672, chargera Pierre Dionis d'enseigner cette théorie en France.

En 1629, il voyage en Italie avec James Stuart. En 1632, il accompagne le Comte d'Arundel dans son ambassade auprès de Ferdinand II, grand duc de Toscane. En 1639, Harvey accompagne Charles Ier en Écosse En 1642, Harvey assiste le roi à la bataille de Edgehill; il le suit à Oxford.

Harvey est nommé doyen du collège Merton à Oxford en 1645. En 1646 Harvey a 68 ans, après la reddition d'Oxford, il renonce à ses charges, se retire, partage son temps entre Londres, Cambridge et la campagne et poursuit des recherches d'embryologie sur la génération des Animaux et publie en 1651 "Exercitationes de Generatione Animalium" qui constitue un ouvrage plus volumineux que le petit traité sur la circulation, mais dont le sujet plus abstrait était moins accessible à l'observateur dépourvu de microscope, certes moins rigoureux mais qui procède du même esprit scientifique. Harvey y propose quelques points fondamentaux à partir de l'observation comparée du développement fœtal chez divers animaux et chez la femme : "omne vivum ex ovo", c'est à dire la plus part des animaux et l'homme lui-même proviennent d'œufs. Cette intuition géniale ne sera prouvée qu'en 1827, lorsque Van Boer découvrira l'ovule.

Auparavant il s'était décidé à défendre sa théorie de la circulation, qui fut longtemps attaquée, dans deux "Dissertations anatomiques sur la circulation du sang" parues sous le nom de "Lettres à Riolan" en 1649. Démonstration qui ne convainquit les savants européens que plus tard, mais Harvey eut la satisfaction de connaître ce consensus vers la fin de sa vie.

Il meurt le 3 juin 1657, à Londres et est inhumé dans la petite église de Hampstead.

La découverte de Harvey sera complétée par la mise en évidence des "veines blanches et lactées" en 1622 par Gaspard Aselli à Pavie puis par la découverte du circuit lymphatique par le parisien Jean Pecquet en 1651.

Les nouvelles démonstrations expérimentales de Harvey sur la circulation remettent en cause les opinions classiques. Il poursuit par la suite ses recherches sur le système embryonnaire. Toutes ses découvertes appuieront plus tard la physiologie moderne.

Qu'est ce qu'un physiologiste ?

 

Un physiologiste est quelqu'un qui s'occupe de physiologie, de la fonction des organes et des tissus chez les êtres vivants.

Qu'est ce que la physiologie ?

 

C'est une science étudiant les phénomènes physiques et chimiques subit par les organismes vivant au cours de leur vie. La physiologie étudie des activités basiques comme la reproduction, la croissance, le métabolisme et la respiration.

 Fiche numérique proposée par Julie 2A

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